Je suis Amina LARAKI, j’ai 14 ans et je suis élève en 3ème au Lycée Lyautey.
Dans le cadre scolaire de l’éducation française, en dernière année de collège, un stage d’observation en milieu professionnel est exigé. Mes préférences étaient plus axées vers le milieu sportif, mais ne trouvant pas de structure pouvant m’accueillir en tant que stagiaire, mon choix s’est porté sur l’Institution Nationale de Solidarité avec les Femmes en détresse (INSAF). C’est une association à but non lucratif qui aide les femmes célibataires exclues de la société avec leurs enfants, ainsi que les “petites bonnes”, ces filles mineures travaillant dans le milieu domestique et qui sont souvent maltraitées, violentées, violées… J’avais déjà entendu parler de cette association par le biais de mon école, le Lycée Lyautey. Effectivement, cet établissement soutient énormément INSAF, par des actions au profit de celle ci (soirée caritative “Les talents de Lyautey”, récolte d’habits…). Également par le biais d’une équipe de professeurs des établissements français à Casablanca (Claude Bernard, Anatole France et le Lycée Lyautey), qui courent le Marathon des Sables chaque année pour INSAF. Ainsi, j’avais déjà été sensibilisée à la cause et aux valeurs que défend l’association, avant même que j’y effectue mon stage.
Vint alors la semaine du 16 au 20 décembre 2020… La semaine de mon stage. La semaine ou j’ai réellement pris conscience de l’ampleur de ces réalités marocaines, qui sont le fléau de l’exclusion sociale et l’exploitation de si jeunes filles, brisant ainsi tout espoir d’un avenir respectable.
Cette semaine m’a ouvert les yeux, mais surtout, m’a fait réaliser qu’il fallait agir, aider ces personnes en détresse ! C’est le seul moyen pour faire changer les choses ! J’ai alors eu l’idée, suite à une discussion avec ma petite famille, de récolter de l’argent autour de moi, de mes proches de ma famille, de mes amis, de certains camarades et même de quelques professeurs, pour ensuite les remettre à INSAF.
Une modeste contribution, à la hauteur de mes moyens, mais c’était une belle manière selon moi, de les remercier pour leur travail, de les encourager pour la suite, et par la même occasion, d’aider ces femmes et jeunes filles dans le besoin. Débutèrent alors un peu plus de 3 mois de sensibilisation et de récolte de dons monétaires autour de moi… Cela a été laborieux, et dur par moment, mais quel plaisir de se battre pour finalement arriver à 12 200 DH ! Quel bonheur de savoir que cet argent va servir la bonne cause ! Quelle joie de se sentir utile, d’aider ! Ce projet prouve qu’en récoltant des pièces de 5 DH à des liasses de billets comptant 2 000 DH, tout le monde est acteur de cette action, et que, même une petite somme peut faire la différence, si tout le monde participe.
Voulant rajouter un peu plus d’engagement dans ce projet, je décidais de courir pour INSAF… Courir en portant les couleurs de l’association ! C’est ce que faisaient, depuis plus de 10 ans, les professeurs de l’équipe AEFE/INSAF ! Ainsi, le week-end du 15-16 février je partais, direction Lalla Takerkoust, commune rurale proche de Marrakech.
Le samedi 15 février, je courus la course enfants de 3 km, accompagnée des filles de Dar INSAF (un logement fourni par INSAF aux ex-petites bonnes, suite à leur réinsertion scolaire, afin de les rapprocher de leur école), et de 3 professeurs de l’équipe Marathon des sables – AEFE/INSAF.
Quel honneur de courir auprès de jeunes filles si courageuses ! Des adolescentes qui ont vécus tellement de choses pour leur âge, trop…
J’étais également pleine d’alacrité, et honorée de pouvoir courir auprès de personnes si engagées que sont les professeurs de cette équipe.
Puis, arriva le dimanche 16, jour de ma course engagée pour INSAF. Un circuit de 9 km autour du Lac Lalla Takerkoust. Quelle extase de courir dans ce cadre magnifique, mais encore plus de courir pour la bonne cause !
Enfin, le mardi 18 février 2020, marqua la fin de ce projet caritatif au profit d’INSAF. J’ai pu rencontrer et remettre en main propre la somme que j’ai récoltée, à Mme. Meriem OTHMANI, fondatrice de l’association.
Pour conclure ce texte assez long, je vous l’accorde, je dirais que ce projet a été humainement riche, qu’il m’a fait grandir et prendre conscience de ce que vivent les femmes, en particulier au Maroc. Il m’a aussi fait réaliser le nombre de personnes sur lesquelles je peux compter, et cela n’a fait que renforcer l’attachement que je porte envers elles.
Merci pour votre lecture,
Merci à tous les donateurs ; sans vous l’évolution de ce projet n’aurait pas eu lieu,
Merci pour votre attention envers moi,
Merci pour avoir parlé de mon projet,
Merci pour votre soutien.